L'effondrement de la Terre... Covid-19 est une solution et non un problème !

Sur Proxima b, un vieux sage astrophysicien observe depuis quelque temps dans son grand téléscope la voie lactée, et plus précisément une étoile particulière autour de laquelle gravite une très belle planète bleutée tout à fait étonante, qu'il appelle avec affection Gaïa. Gaïa est un des écosystèmes vivants de rang galactique les plus beaux qu'il lui soit donné d'étudier... et il est comme fou !

13 avril 2020

Blog Sciences

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Vu de Proxima B, Covid-19 est une solution et non un problème !

Dans la Voie Lactée, à quatre années-lumière de chez nous, sur Proxima B, une petite planète tellurique vivante et habitée, en orbite autour de l'étoile Proxima du Centaure, un vieux sage astrophysicien observe depuis quelque temps notre planète Terre et son histoire. Il étudie Gaïa et trace avec une très grande curiosité la trajectoire de tous les écosystèmes et de tous les êtres vivants qui la composent. Aujourd'hui, il est totalement surexcité !

En effet, que voit-il ?...

Au milieu d'une multitude de trajectoires d'espèces, qui apparaissent, oscillent faiblement, évoluent de façon plus ou moins stable et parfois disparaissent, il voit une énorme anomalie. Une espèce qui est apparue il y a environ 4 millions d'années a développé une forme d'intelligence cérébrale individuelle et intellectuelle hors du commun et s'en sert pour assurer son développement. Au début, sa croissance était relativement lente, les mécanismes de régulation naturels intelligents de ses écosystèmes proches parvenaient encore à maintenir ses populations à un niveau raisonnable, notamment via des micro-organismes pathogènes dès que la densité de l'espèce se mettait à dériver. Mais depuis près de 2000 ans et surtout ces 200 dernières années, la trajectoire de l'espèce diverge totalement, de façon exponentielle. Ses propres individus, armés de leur intelligence individuelle, sont parvenus à anéantir tout les mécanismes qui pouvaient limiter sa croissance collective. Elle est devenue incontrôlable par les mécanismes de régulation de niveau cellulaire qui régissent et contrôlent les écosystèmes complexes (*). Sa puissance est telle qu'elle compromet la stabilité de la planète vivante entière à très court terme.

Le vieux sage, qui connait bien les trous noirs et toutes ces singularités des hautes lois de la physique et de la cosmologie, n'avait encore jamais vu de singularité dans le domaine des lois de la chimie organique et de la biologie cellulaire. La vie n'est possible que sur des planètes suffisamment éloignées mais pas trop de leur étoile, et il sait comment ses forces sont capables, en convertissant notamment l'énergie issue de leurs étoiles, d'inverser localement les effets pourtant incroyablement plus puissants du deuxième principe de la thermodynamique, la loi d'entropie. Il sait comment la vie est capable de produire de l'organisation et de la complexification là où, comme sur toutes les planètes mortes, les lois de la physique poussent inexorablement vers le chaos.

L'espèce humaine a franchi toutes les barrières et crève le plafond à la manière d'une singularité cosmologique, une sorte de trou noir biologique, avec des densités de population insoutenables et leurs effets industriels dévastateurs. Comme la grenouille dans son bocal, l'humain et son intelligence cérébrale individuelle, déconnecté de la terre et de l'écosystème qui le fait vivre, perdu dans les univers virtuels futiles des grandes mégalopoles, tendu vers son profit à court terme et refusant la maladie et la mort, est incapable de réagir à un phénomène écosystémique de rang supérieur. En l'absence d'une catastrophe cosmologique planétaire pour stopper l'inéluctable, le vieux sage pressentait que le mécanisme naturel ultime de contre-réaction des écosystèmes vivants n'allait pas tarder à entrer en action... un virus à ARN, un coronavirus capable d'anéantir en quelques mois une bonne partie d'une population ciblée d'êtres vivants, et dans le cas d'une espèce super évoluée et agressive, de provoquer une onde de choc et un chaos de nature à abaisser drastiquement la pression qu'il exerce sur les écosystèmes naturels.

Pour la première fois, le vieux sage de Proxima B avait la preuve que les singularités observées en astrophysique avec les trous noirs, pouvaient exister en biologie planétaire, et que, dans l'horizon des évènements d'un trou noir biologique, des entités non vivantes comme des virus à ARN et des coronavirus, en agissant directement et de façon ciblée au coeur de la vie, sur l'OS des cellules vivantes, leur molécule d'ADN, avaient encore la capacité de sauver un écosystème entier de rang supérieur.

Accessoirement, il venait aussi de démontrer que l'intelligence cérébrale élevée d'une population d'êtres vivants intellectuels, passé un seuil critique de densité d'individus, pouvait conduire, en l'absence d'une catastrophe d'ordre cosmique, à l'effondrement très rapide de l'écosystème entier qui l'abrite, et que donc, cette forme d'intelligence était bien moins stable que l'intelligence écosystémique interactionnelle classique des êtres vivants émotionnels (**).

L'inquiétude se lisait dans les yeux du vieux sage lorsqu'une main frêle se posa sur son épaule :

- Tu avais raison Papi, sur cette magnifique planète très calme cosmologiquement, le risque le plus élevé vient encore une fois de l'intérieur, de ses propres habitants. Ils manquent d'humilité, ils ne savent pas prendre du recul. Ils n'ont pas encore pris la mesure de la puissance de la Nature, de la beauté de l'univers et de la chance qu'ils ont. Ils délèguent encore leur responsabilité individuelle à des dieux, des groupes ou des entités supérieures.
Nous, nous avons été forcés de passer ce cap lors du grand cataclysme, mais c'est bien l'union et la somme de nos intelligences qui nous ont permit de sauver notre maison Proxima B. Il en sera peut-être de même pour eux ?

- Tu as raison, ce n'est qu'une question de temps sans doute. Il faut espérer que le choc sera suffisamment violent pour enclencher leur prise de conscience à l'échelle planétaire.

- Rentrons Papi, tu vas attraper froid !

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(*) Ecosystèmes : Nous, les humains, sommes partie intégrante de la nature comme tous les autres êtres vivants, et notre planète est la somme de tous les écosystèmes terrestres en interaction entre eux. Notre Terre est l'écosystème vivant de rang le plus élevé, le plus grand et le plus complexe que l'on puisse observer à ce jour.
Comme tous les êtres vivants relativement évolués, nous sommes des écosystèmes complexes constitués d'autres écosystèmes de niveaux "inférieures" constitués eux-mêmes d'autres êtres vivants plus petits comme des bactéries.
Il existe dans tous les écosystèmes des mécanismes naturels de contre-réaction de régulation et d'auto-régulation des êtres vivants qui le constituent, de telle sorte que l'ensemble trouve sa stabilité pour assurer son existence.
Par exemple, une fourmilière est un écosystème hyper stable, à l'échelle de milliers d'années, douée d'une intelligence émotionnelle. En réponse à une perturbation violente comme le coup de pied que vous lui avez asséné, elle oscille et fini par se restabiliser en harmonie avec les autres écosystèmes qui l'entourent, au sein de l'écosystème de rang supérieur, la forêt, dont elle fait partie.

(**) L'intelligence émotionnelle : Les êtres vivants émotionnels sont les peuples sociaux et les êtres vivants normaux, les animaux, les arbres, les bactéries et tout ce qui est vivant et sensible quoi... !

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